Ils réfléchissent ensemble à « trois cultures en deux ans »
Une vingtaine d'organismes planchent sur un système de trois cultures en deux ans, dont sept coopératives qui permettent d'accélérer la production de références.
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Tout a commencé par l'événement Open Agrifood en novembre 2014. Après avoir consulté de nombreux acteurs de la filière agricole, GreenFlex, une société spécialisée dans des solutions opérationnelles environnementales, énergétiques et agricoles, a proposé une feuille de route pour impulser la « troisième révolution agricole ». Différents projets ont découlé de ces orientations, dont celui de travailler sur des systèmes de production qui permettraient de produire trois cultures en deux ans.
Structurer le groupe
En 2015, après une séance collaborative, lors de la deuxième édition de l'Open Agrifood, différentes structures ont formé un groupe de travail autour de ce projet : sept coopératives y participent (Dijon céréales, Bourgogne du Sud, Axéréal, Agrial, Vivescia, Boisseaux, Euralis), ainsi que des instituts techniques, des pôles de compétitivité, des organismes consulaires, des semenciers, des entreprises de biogaz, l'enseignement... « Nous avons essayé d'associer le plus grand nombre d'acteurs, répartis dans tous les régions pour obtenir le maximum de références tout en minimisant les moyens. Les coopératives nous permettent de couvrir le territoire et enrichissent le groupe notamment avec leurs réseaux d'essais », indique Laure Le Quéré, consultante chez GreenFlex et en charge de l'animation du groupe. Avant de creuser le sujet, le groupe s'est structuré.
En 2016, il a défini son objectif : mettre en place un réseau d'expérimentations qui permette d'accélérer la production de références sur la faisabilité et la durabilité de tels systèmes. La gouvernance est en cours de structuration. Le budget prévisionnel d'un tel projet a été évalué de 200 000 à 300 000 € par an pour faire fonctionner l'ensemble des groupes régionaux. Lors de la dernière réunion, le 29 septembre, des pistes de financement ont été évoquées : appels à projets Casdar, partenariat européen d'innovation en région. Sur le fond, le groupe a travaillé sur un recensement bibliographique. Beaucoup d'études et de projets s'intéressent aux valorisations non alimentaires des intercultures. C'est le cas dans l'énergie par la production de culture pour la méthanisation, par exemple. Certaines s'intéressent aux aspects agronomiques. Mais les études multicritères (alimentaire, non-alimentaire, nouveaux débouchés) sont rares.
Cultures intermédiaires : des atouts à démontrer
Pour Caterine Deschamps, directrice agronomie et innovation chez Axéréal, les cultures intermédiaires sont un enjeu pour l'avenir. « Nous sommes convaincus du bien-fondé de cette pratique, qui doit être vécue comme un atout pour l'exploitation. Nous sommes à la recherche de nouveaux débouchés qui peuvent apporter un revenu à nos adhérents, comme les lentilles ou le soja. Ce ne sera pas le cas de toutes les intercultures. Mais les couverts jouent aussi un rôle dans la séquestration du carbone, dans l'apport d'azote qui peuvent avoir une incidence sur les autres cultures. Nous manquons encore d'informations dans ce domaine. »
Mise en place des essais
La vingtaine de partenaires travaillent sur un protocole d'essais pour obtenir des références agronomiques, techniques et économiques. Chaque acteur devrait mettre en place deux à trois essais d'ici un à deux ans. Les résultats devraient être régionalisés. « C'est tout l'intérêt d'un tel réseau. On va plus vite que tout seul, tout en gardant des données locales, adaptables à notre territoire », ajoute Caterine Deschamps. Dans le Sud-Ouest, en bordure océanique les essais pourraient par exemple être fondés sur orge précoce/soja dérobé/couvert/maïs bordure océanique). Dans le Centre-Est, la rotation traditionnelle « colza/blé/orge » pourrait inclure de la féverole.
Aude Richard
Caterine Deschamps, directrice agronomie et innovation chez Axéréal, constate qu'avec ce réseau, « on va plus vite que tout seul, tout en gardant des données locales, adaptables à notre territoire ».
AXÉRÉAL
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